Le Mickey satanique se produisait dans une Ancienne Belgique ayant pris des «mesures de sécurité exceptionnelles».
C’était ce «jour d’après» où on allait se refaire un concert. Et pas n’importe lequel! L’homme connu sous le sobriquet Marilyn Manson était dans la place! En ces temps difficiles pour qui veut s’amuser sans se faire canarder par quelques frustrés des glandes génitales, le casting était parfait!
Ceci-dit, on comprend rapidement qu’en matière de divertissement, les choses ont quelque peu changé. Comme c’était prévu, l’AB a pris des «mesures de sécurité exceptionnelles». A dix minutes du début annoncé du concert, une file devant l’AB s’étend quasiment jusqu’à la Bourse. Quelques policiers surveillent tranquillement, mais c’est surtout l’équipe de sécurité de la salle qui redouble de boulot. Un par un, chacun est fouillé de façon sérieuse. Et si on peut faire passer un message… Evitez de venir avec un sac à dos, les copains! Parce ce que c’est minimum cinq minutes d’attente supplémentaire pour les péquins qui suivent derrière. Bref, à 21h15, les derniers d’entre nous entrent dans l’enceinte. Heureusement, Sa Majesté Satanique fait patienter son public.
On se retrouve ensuite dans cette salle de l’Ancienne Belgique comme chez soi. Machinalement, on se place tout de même près de la sortie de secours, côté Foyer, des fois que les barbus décideraient de passer le canal histoire de partager quelques unes de leurs convictions. C’est que, il n’y a pas si longtemps (enfin si, il y a déjà longtemps), le Mickey gothique était accusé de tous les maux, de la tuerie de Columbine au look de drag queen dépressive de votre copine… Certes, on a un peu de mal à imaginer aujourd’hui à quel point Marilyn (ça rime avec Tintin) effrayait les ménagères et fascinait les kets épris de sensations fortes à l’époque. Le roi de la perversion!, le cauchemar des puritains!, celui qui marqua les années 90 de son ombre maléfique et débauchée!… En fait, on a énormément de mal à se souvenir, tant ce mercredi, on a surtout bien ri. Comme à une bonne soirée d’Halloween!
Après quelques faux départs intentionnels, les lumières rouges clignotent enfin, la fumée s’installe et les éclairs grondent. Un cri surgit de loin, se rapproche… Dans le brouillard, on finit par apercevoir une ombre mouvante, les cris redoublent et voilà les guitares qui rugissent: «Deep Six», premier single du recommandé dernier album de l’Empereur (The Pale Emperor, son meilleur depuis Holy Wood en 2000), attaque d’entrée de jeu. Et on comprend que le spectacle sera autant, voire bien plus, visuel que musical.
Pas que le bonhomme ait sorti la grosse production (loin de là, à quatre sur scène…) ni que la musique soit désagréable (elle n’était pas exceptionnelle, non plus), mais 1. le son est beeeeeaucoup trop faible, 2. chaque titre est sujet à sa saynète et 3. notre homme Marilyn laisse un blanc de cinq minutes entre chaque titre pour, au choix, mettre un chapeau, remettre un peu de rouge à lèvres ou, plus probablement, se repoudrer le nez (dans tous les sens de la formule…). Si bien que la tension redescend systématiquement après être gentiment montée. Mais le public s’en fout. «Manson! Manson! Manson!» Car le public a bon. Et il a raison. C’est drôle, sympathique et le spectac’ est prenant sans être renversant (loin de là – bis), la setlist est bien choisie et on se retrouve face au Grand Satan de plastique dans une salle chauffée à blanc de seulement 2.000 personnes, chose qui n’était plus arrivée depuis… Oh! Au moins ça!
Niveau actualité, Brian Warner fera une ou deux semi-allusions du genre « merci d’être venu jusqu’ici, on sait que la vie est courte», mais il n’est pas là pour ça. Il est là pour nous divertir. Alors il ressort tout l’artifice: les échasses sur «Sweet Dreams», le pupitre néo-pagano-nazi sur «Antichrist Superstar», le même attirail que jadis, en somme, rien de bien nouveau, mais comment se renouveler quand on a marqué les esprits au point de devenir l’ennemi public numéro un de l’Amérique puritaine pendant quatre ou cinq ans.
Plutôt qu’un musicien, Marilyn Manson est un créateur de concepts, un entertainer. Et durant une heure vingt (le stricte minimum), il nous a diverti. En fin de compte, c’est tout ce qu’on demandait.
DIDIER ZACHARIE
SETLIST (Ndlr: identique sur toute la tournée): Deep Six/ Disposable Teens/ mOBSCENE/ No Reflection/ Third Day Of A Seven Day Binge/ Sweet Dreams (Are Made Of This)/ Angel With The Scabbed Wings/ Tourniquet/ Irresponsible Hate Anthem/ The Dope Show/ Antichrist Superstar/ The Beautiful People RAPPEL Coma White
FRWPS
19 novembre 2015 à 16 h 16 min
Marilyn Manson: entertain us! – Le Soir https://t.co/5CSMsvEUBq
jmelecarolo1
19 novembre 2015 à 18 h 10 min
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baplambert
19 novembre 2015 à 18 h 11 min
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isabelleh29
19 novembre 2015 à 19 h 02 min
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CorinneBiasino
19 novembre 2015 à 19 h 08 min
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MineworldReal_
21 novembre 2015 à 13 h 48 min
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