L’envie de savoir (quels groupes européens pourraient éventuellement débarquer à Dour, aux Ardentes, Pukkelpop et autres) étant irrésistible, un détour par l’Eurosonic de Groningen s’imposait. Compte-rendu d’un mercredi 13 et d’un jeudi 14 janvier passés entre Huis De Beurs, Huize Maas, News Cafe, Vera, etc.
Que voir à Eurosonic ? Comme dans tout gros festival qui se respecte, même si celui-ci est essentiellement axé sur la découverte (et accueille donc dans son public nombre de pros du secteur), il faut faire des choix. A fortiori quand on ne peut y rester que la moitié du temps qu’il dure, et que le jeudi par exemple, les groupes se répartissent sur près de 40 scènes !
Bouche-à-oreille, chroniques et bios peuvent éventuellement aider, ça ne met pas pour autant à l’abri d’un concert anodin. Comme celui d’Eera ? C’est pop, un peu rêveur, mais au final, il ne se passe pas grand chose. Moins en tout cas que dans l’électronique tendance dark des Espagnols de Svper (mais assez répétitive quand même dans la construction des morceaux), ou le shoegaze des Suédois de Fews, certes hypnotique mais un peu décousu sur scène.
Tout ça ne met pas non plus à l’abri d’une découverte incongrue, genre les Portugais de Da Chick. Imaginez le son des premiers Madonna remixés sur un gros beat, une « rappeuse » gentiment racaille au micro, et deux danseurs peu vêtus pour l’encadrer… Dans le style festif, on peut leur préférer les deux Ninos du Brasil, leurs perruques à paillettes et leurs percussions carnavalesques mélangées là aussi à du plus synthétique. Et oui, c’est italien !
Certains débarquent à Eurosonic précédés par un buzz en bonne et due forme… mais qu’on a parfois du mal à comprendre. Encore un coup des Anglais ça, de chez qui nous arrivent, c’est bien connu, les dernières merveilles pop à un rythme soutenu. Pumarosa, quintette londonien, s’est inventé un son, l’« industrial spiritual ». Sur papier, ce n’est pas très parlant, et sur scène, c’est un peu énervant : oui, ça joue bien, mais ces jeunes gens, la chanteuse Isabel Munoz Newsome en tête, ont également bien appris à poser. Et il y a un peu de ça chez The Jacques également : deux fois deux frères de Bristol qui ont ouvert pour les Libertines à Hyde Park, connaissent leur britpop et leurs sixties sur le bout des doigts, mais restent encore sagement accrochés à leurs influences tout en toisant – déjà – le public. A réentendre avec un rien de bouteille en plus.
Reste que ces mercredi et jeudi soirs furent bons, passés devant quelques groupes dont voici une petite sélection rapide. Dernier détail : le prix du meilleur nom de cette édition 2016 d’Eurosonic revient bien évidemment aux Finlandais de Have You Ever Seen The Jane Fonda Aerobic VHS ?
Nikki Louder
« Finest ass-kicking noise-rock from Slovenia », annonce le flyer. Eh bien, ce n’est pas mensonger pour un sou ! Jeu de batterie renversant d’énergie soutenue, motifs de guitare et ponts hypnotiques, voix mixée assez en arrière : ces petits enfants de Sonic Youth, Fugazi & co donnent tout ! Sur le bandcamp du trio, un extrait du dernier album en date (Trout, sorti en décembre) est en téléchargement gratuit.
It It Anita
Tant que nous en sommes à causer de noise, les Liégeois ont fait fort, encore une fois ! Leur show à la « Huis De Beurs » (son velours, ses grands lustres et ses boiseries) a aussi plu à nos collègues du Nord et même au-delà, aux Néerlandais. Comme de coutume, le concert a permis à un des spectateurs de se la jouer guitariste (pas mal, en plus) et, pour l’occasion, s’est terminé, batterie comprise, au milieu du public. Dans la nuit, le groupe a repris la route, ou plutôt l’avion, direction New York histoire d’enregistrer une fois encore avec John Agnello. Pour prolonger la tornade vocale/musicale « Templier » ?
Go!Zilla
Au genre psyché, les Italiens de Florence donnent une tournure un peu garage/punk (à moins que ce ne soit l’inverse) assez réjouissante. Moins surf que sur l’album (Sinking in your sea) sorti l’année passée, c’est tendu et là encore, porté par une énergie qui fait grimper de quelques degrés le thermomètre intérieur du Spieghel (le « jazzcafé » de la ville, toujours là après une faillite prononcée en 2015).
Middlemist Red
Sur une base blues/rock et un tout petit peu de Gun Club, ces Hongrois (de Budapest) distillent eux aussi un brin de psychédélisme. Avec une bière (ou deux, ou trois…), ce son-là passe super bien en soirée. Laissez agir, ça va aller…
The Parrots
La scène garage espagnole est en pleine effervescence ! On connaissait déjà les garçons de Mujeres et on a récemment « découvert » les filles de Hinds. Voilà maintenant les cocos de Parrots, des Madrilènes comme ces dernières (Mujeres, c’est Barcelone, c’est pas pareil) et « buzz band of the week » pour le NME à l’été 2015. Tous ces jeunes gens aiment clairement les Black Lips, nous aussi, et donc ça tombe bien. En plus, les Parrots dégagent un truc joyeux que rien ne peut manifestement démentir. Assez contagieux.
Didier Stiers
(Photo : Jorn Baars)
Botanique
18 janvier 2016 à 15 h 01 min
RT @frontstage: Un résumé de deux jours d’Eurosonic ? https://t.co/IK4q6dq3CE #ESNS16 @lesoir @ESNSnl
MinuitDix
18 janvier 2016 à 15 h 21 min
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acidbatgirl
18 janvier 2016 à 15 h 40 min
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