Notre critique du nouvel album de Kanye West, The Life of Pablo.
La chose est enfin là. The Life of Pablo, préalablement connu sous le titre So Help Me God, puis Swish, puis Waves, annoncé il y a plus d’un an, présenté le 11 février lors d’un défilé de mode au Madison Square Garden et prévu le même jour est finalement sorti le 14 du même mois avec sept titres ajoutés en dernière minute.
Enfin sorti… Disponible sur TIDAL, plutôt. Et comme le bestiau n’a semble-t-il pas l’intention de l’offrir à Apple, Spotify ou autres concurrents directs de la plateforme de streaming dont il est actionnaire, et encore moins de le transposer sur disque, à l’ancienne, et le distribuer en magasins… Il faudra se contenter de TIDAL – ou d’un téléchargement de sous la chemise…
En gros, Kanye s’en fout. « Vous voulez le disque ? Ben voilà. Démerdez-vous ! » Universal et les dinosaures de l’industrie n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Kanye West est le maître de l’univers.
Cela fait-il de Pablo « le meilleur », pardon, « un des meilleurs disques de tous les temps ? ». Pour être honnête, devant le ramdam, les cinq versions de la chose et ce qui avait été jeté en éclaireur dans un bordel digne de l’époque et du monde virtuel, on s’attendait plutôt à une belle bouse. De toute façon, comment succéder à l’uppercut Yeezus sinon en se vautrant dans la facilité et l’ « accès pour tous » ? Mais comme souvent avec Kanye, les choses sont un peu plus compliquées…
« I met Kanye West/ I’m never going to fail »
TLOP s’ouvre ainsi sur « Ultralight Beam », gospel 3.0 et d’ores et déjà la plus belle chanson de l’année. Ah oui, il est comme ça, Kanye. Capable de tout, même en étant (ou semblant être) totalement déconnecté de ce bas-monde. Le titre s’ouvre sur un gamin qui crie « Allelujah ! », laisse la place à Chance the Rapper plutôt qu’au boss, et c’est beau à pleurer. C’est d’une folle liberté et c’est puissant. Un diamant.
Mais, évidemment, ce titre d’ouverture est suivi par une vilaine crotte en deux parties (« Father Stretch My Hands ») qui se vautre dans le trap – ce rap d’Atlanta qui est tellement branchouille que chaque vétéran se sent obligé d’y plonger pour ne pas paraître trop largué… Sauf que la ficelle est un peu grosse et que le trap est l’autotune des années 15, une sorte de peste bubonique qui infecte et décime toute chanson potable qu’elle touche.
En bref, on a tout Kanye dans cette vie de Pablo. Les deux versants, les deux extrêmes. Le ridicule et le sublime. La musique du passé et celle du futur qui se mélangent et copulent. Par moments ça ressemble à une partouze un peu glauque, et à d’autres, c’est beau comme une prière.
« Name one genius that ain’t crazy ! »
La première partie du disque est assez décevante. A part quelques éclaircies (« Lowlights/Highlights », « Famous »), la déconnade fort drôle « I Love Kanye » (qui laisse à penser que le bonhomme est bien au courant de l’image qu’il véhicule et qu’il la maîtrise parfaitement), le patron la joue un peu trop facile et lève un peu vite le coude (« Feedback », « Freestyle 4 » et « Waves » sonnent comme des chutes de studio de la période Yeezus, trois titres co-produit par Hudson Mohawke…).
Pour le reste, Kanye parle de Dieu et de Kanye. Bien souvent, les deux se confondent, si bien qu’on n’est plus trop sûr de qui est qui… Lui non plus sans doute. Mais ça le fait marrer, Kanye. Il s’en fout. Il envoie. Il ose tout. Il s’amuse. Et ça part dans tous les sens. Parfois ça passe, parfois ça se vautre. Mais quand ça passe, c’est rarement en-dessous du grandiose.
Dans sa deuxième partie, le disque est plus canalisé. Et devient vraiment excitant. D’abord dans l’introspection (« Real Friends », « Wolves »), puis de plus en plus extraverti avec les jouissifs « 30 Hours » (basé sur une grosse ligne de basse cold wave qu’il laisse courir avec bonheur pendant trois plombes), la rencontre funky chic « No More Parties in LA » avec Kendrick Lamar, l’exalté « Facts » et le final carrément house « Fade » que le salopiaud coupe au milieu du riff, alors qu’on entamait juste la montée, histoire de bien nous frustrer. Et on est frustré. Si bien qu’on remet « Ultralight Beams ». Et on réécoute depuis le début.
The Life of Pablo n’est pas le meilleur album de Kanye West. C’est seulement un de ses meilleurs albums. Franchement, à ce stade de sa carrière, c’était inespéré.
DIDIER ZACHARIE
NB. A noter: la pochette est l’oeuvre d’un Belge, Peter De Potter, collaborateur de Raf Simons.
DZacharie
21 février 2016 à 17 h 42 min
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21 février 2016 à 17 h 45 min
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21 février 2016 à 18 h 53 min
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TournayDavid
21 février 2016 à 18 h 56 min
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21 février 2016 à 18 h 57 min
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hebreoi
21 février 2016 à 20 h 01 min
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YMdF1954
21 février 2016 à 23 h 55 min
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Ludoloco
22 février 2016 à 5 h 41 min
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