Abd Al Malik était vendredi soir à la Madeleine, avant d’être ce samedi soir au Festival Via de Mons. Pour un concert bien dans la lignée de son album Scarifications.
La salle de la Madeleine n’était pas pleine, vendredi. Pas étonnant pour l’auteur de “Qu’Allah bénisse la France” qui, avec son cinquième album Scarifications, en compagnie électro de Laurent Garnier, effraie autant les bobos que les radios. Pas grave, Malik était en forme et le set proposé avait de quoi plaire à ceux qui avaient fait le déplacement. Car Malik est un artiste, un vrai. Du genre à oeuvrer à l’instinct, en toute liberté, à prendre des risques aussi.
Cohérent, son nouveau spectacle est la prolongation de ce Scarifications novateur, entre rap, slam et électro pur et dur. Trois musiciens (dont son frère Bilal fidèle au poste) occupent le fond de scène derrière leur ordinateur ou leur clavier. Sur grand écran défilent des vidéos fortes, très monochromes, très noires, très graphiques. On pense un peu au visuel de Stromae, Malik jouant sur les ombres, bougeant son corps comme jamais. Il le dit lui-même: il est en guerre pour l’art et l’amour. Sa danse d’apache est vibrante. Et quand il est rejoint au micro par son inséparable pote du Neuhof strasbourgeois Mattéo Falkone, ça rappe un max, le flow s’ajoutant à la puissance des beats électro. C’est fort et dense à la fois. Si le set s’ouvre sur “Soldat de plomb” et si “Les autres” comme “Gibraltar” ne sont pas oubliés, ce sont ses dernières chansons qui forment l’ossature d’un concert dont le seul défaut est de ne pas atteindre les 90 minutes. Malik raconte Régis, son enfance, la haine qui l’habitait avant qu’il ne se lance dans sa mission artistique.
“Juliette Gréco” a droit à son bel hommage après que les “Les autres” ne se terminent par une symbolique allusion brelienne: “Mais il est tard, il faut que je rentre chez moi”. Wallen était là en sample et Garnier en photo. Malik reste lui-même, en famille, authentique et touchant par cette force intérieure, cette plume renversante et cette présence inouïe que les beats en transe ont décuplée.
THIERRY COLJON
Abd Al Malik est ce samedi soir à 20 heures au Manège de Mons, dans le cadre du Festival Via.
TCThierry
19 mars 2016 à 8 h 34 min
Malik en version électro-rap à la Madeleine | frontstage/ https://t.co/j4XO9dsmx2 #abdalmalik #lamadeleine
frontstage
19 mars 2016 à 10 h 51 min
Un @AbdAlMalikMusic électro-rap à la #Madeleine. Compte-rendu du concert > https://t.co/Fer5PQOSp3 @lesoir https://t.co/y5U29okQHx