Fort d’un extatique et rafraîchissant nouvel album, le duo de musique électronique anglais déclinera «Barbara Barbara, we face a shining future» ce mercredi 30 mars au Cirque royal, qui affiche un réjouissant sold-out.
Groupe phare de la musique électronique anglaise qui a véritablement explosé avec «Born slippy<», tube intersidéral via le film Trainspotting de Danny Boyle, Underworld a connu comme qui dirait des hauts (beaucoup) et des bas (un chouïa). Reste que ce nouvel album (voir ci-dessous) est sans doute l’un des meilleurs albums du groupe depuis Beaucoup fish (1998). C’est aussi un disque, qui voit Karl Hyde renouer avec son vieux complice Rick Smith pour la première fois depuis sept ans. Ceci explique sans doute cela, comme nous l’explique un Karl Hyde excité comme une puce à l’idée d’évoquer la nouvelle galette.
Ce nouvel album est tellement frais et inspiré qu’on se dit que vos retrouvailles avec Rick Smith y sont pour beaucoup. C’est le cas ?
On a fait pas mal de choses chacun de notre côté jusqu’à la tournée anniversaire de Dubnobasswithmyheadman, qui était la tournée la plus agréable de toute ma vie avec Underworld. Avec Rick, nos rapports se sont transformés de façon assez extraordinaire. Déjà, les répétitions étaient très intenses, on était tellement excités de recréer le disque, Rick souhaitait que je chante exactement comme sur le disque. Très vite, je me suis replongé dans cette espèce de mémoire romantique qui m’est précieuse. Il n’y a pas un concert où je n’étais pas heureux. Totalement différent de ce qu’on faisait en studio où Rick avait l’habitude de terminer les disques de Underworld tout seul. On se retrouvait à improviser sur scène.
Du coup, vous enregistrez l’album pratiquement dans la foulée de la tournée ?
Pratiquement, oui, on a essayé plein de nouveaux instruments. On retrouvait un son beaucoup plus puissant. Travailler avec des jeunes nous a fait beaucoup de bien aussi. Tout comme ma collaboration avec Brian Eno. C’est quelqu’un de mature, de sophistiqué, ses disques ambient sont incroyables et il a un enthousiasme d’adolescent. Avec Brian, je n’utilisais aucune guitare. Pour ce disque, j’ai repris quelques guitares de ma collection difficiles à jouer, comme un banjo chinois. C’était beaucoup plus stimulant.
Un mot sur le titre de l’album. Métaphore ?
Il se réfère au décès du père de Rick, l’an dernier. Un des derniers mots adressé à son épouse, Barbara, est : « Barbara Barbara, we face a shining future. Giving a hope and positivity. » C’est clair que c’était le titre pour notre disque. On n’avait même plus à en parler. Par contre, on a beaucoup parlé de la façon d’aborder les textes et finalement, on est tombé d’accord sur quelque chose d’assez fragmenté en ayant en tête l’album de Lou Reed, New York, et le recueil de Sam Shepard, Motel Chronicles. Le tout en empruntant la rythmique des mots aux poètes Beat comme Kerouac ou Allen Ginsburg.
Qu’Underworld ait été influencé par Brian Eno ne fait aucun doute mais à l’écoute de ce nouvel album, encore plus que les précédents, on perçoit également l’ombre de David Bowie, spécialement de sa période berlinoise. Vous assumez ?
Bowie a eu un énorme impact sur moi. Quand j’ai écouté Low à sa sortie, j’étais déçu parce que j’étais un énorme fan de Ziggy Stardust. Mais ce qui m’a le plus scié, c’est le culot qu’a eu Bowie de revenir avec un album de ce calibre après avoir été la plus grande icône de tous les temps en mettant son ego à la poubelle.
Philippe Manche
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