Taxi Wars aux Nuits Bota: Jazz is the new rock n’roll!

Le nouveau groupe de Tom Barman a donné un concert cinq étoiles jeudi à la Rotonde.

Ça a commencé un peu comme ça. Une rencontre, celle de Tom Barman, lider pop maximus d’un groupe nommé dEUS et du saxophoniste Robin Verheyen, citoyen belge domicilié à New York. De là est né un projet, TaxiWars, « un mélange d’idées en vrac et de jams. TaxiWars. JazzNotJazz, Spoken Word, chansons, rap, parlando, ce que vous voulez. Blakey vs. Gainsbourg? MC 900 ft. Jesus meets Miles? » Un peu tout cela, oui. Mais surtout un plaisir de jouer. Et du groove. Du swing. De la fraîcheur. De l’énergie. En fait… Du rock n’roll!

L’album sorti il y a un an était déjà une belle surprise en soi. L’homme de dEUS revenait à ses amours jazz, tout cela rappelait les titres de l’ère TrouvéCarlens, mais aussi Morphine, Soul Coughing entre lesquels dEUS se positionnaient au mitan des années 90. Du rock alternatif amoureux de bebop. Mais en concert, le quatuor TaxiWars est bien plus que cela. C’est Pharoah Sanders en format chanson. Ça joue incroyablement bien sans tomber dans la démonstration, c’est chaud, vibrant, juste tout en restant canalisé. Des musiciens, quoi. Des gens qui connaissent et aiment la musique. C’est vivant!

Et puis, il y a notre homme Barman. Qu’on n’avait pas senti aussi impliqué depuis… Ben à titre personnel, on ne l’avait jamais senti aussi impliqué! Sa voix de crooner sous amphétamines se pose à merveille sur le groove de ses compères, il saute, rit, s’amuse, échange, chipote pour trouver des sons, joue avec le micro et le saxo, laisse la place aux musicos, se pose dans le coin, en profite pour fumer une clope tout en présentant son crew, hurle des « Yeah! » tel un Jack Kerouac lors de soirées Beat à San Francisco dans les années 50, bref, il s’amuse, les musiciens s’amusent, le public s’amuse, et tout le monde a bien bon!

A l’heure où la plupart des concerts semblent préparés à outrance jusque dans les interventions au public, millimétré, ne laissant plus que très peu place au hasard, c’est bonheur suprême de voir la musique pratiquement se créée live, via des impros, tentatives et plus simplement le plaisir du moment. TaxiWars a joué trois nouveaux titres hier soir (le joliment nommé « Thrash Metal Ballad », « En Route » et « Honey I Got The Blues » – « On va changer ce titre… » – « Ou pas! ») et enregistrera son deuxième album en juin.

En milieu de concert, on s’est posé la question: et si dEUS avait plutôt évolué de cette manière? Et puis, en fait, ça n’a pas d’importance. On espère surtout que TaxiWars est là pour durer.

DIDIER ZACHARIE

TaxiWars sera à la Fête de la Musique au Cinquantenaire à Bruxelles le 19 juin.

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Journaliste lesoir.be

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