Le groupe mancunien a rappelé aux mémoires courtes qu’il était le groupe le plus important de ces quarante dernières années.
Il y a le génie et l’artisan. Et il y a l’artisan de génie.
On ne refera pas l’histoire, sinon en vitesse rapide. New Order, né des cendres de Joy Division après le suicide de son chanteur torturé. Personne ne les destinait à devenir le monolithe noir qu’ils sont devenus, et surtout pas eux!*
Exit Ian Curtis et Joy Division, exit Factory Records, exit le manager historique Rob Gretton et exit le bassiste irremplaçable Peter Hook, leur Keith Richards à eux. Pourtant, New Order est toujours là, lien sacré entre les deux mouvements musicaux les plus importants de ces trente dernières années: le punk et l’électro. Et New Order ne flanche pas. Mémoire vivante, mais encore plus groupe du présent, le père de toute une génération qui joue en noir et en fluorescent (Chemical Brothers, Hot Chip, The Rapture, LCD Soundsystem donc Arcade Fire/The Reflektors, you name it!). Dernières preuves à l’appui avec un dernier album miracle (Music Complete) et un concert monumental à Rock Werchter jeudi.
Question de look? De présence? De scénographie? Non. Juste une question de son et de chansons. Intemporelles. Qui non seulement n’ont pas pris une ride, mais ont à ce point défini ce qui allait suivre qu’elles sont on ne peut plus actuelles. Un sans faute. Comme toujours. New Order est le groupe le plus important du monde. Alors, ta gueule!
DIDIER ZACHARIE
* (cf. L’anecdote de la pochette trop coûteuse du maxi 45 tours de « Blue Monday »… « De toute manière, on n’en vendra pas un seul! », mot d’ordre du label Factory, le label le plus cool de l’histoire de la musique pop. Résultat des courses: le maxi 45 tours le plus vendu de tous les temps. Et un gouffre financier…)
SETLIST: Singularity/ Ceremony/ Crystal/ Tutti Frutti/ Bizarre Love Triangle/ Waiting for the Sirens’ Call/ Plastic/ The Perfect Kiss/ True Faith/ Blue Monday/ Temptation/ Love Will Tear Us Apart (Joy Division cover)