Dour jour 2 : Jobs de bricoleurs

On avait bien aimé le Labo, l’an dernier. En ce jeudi de Dour, l’endroit s’avère toujours aussi intéressant, de par les drôles de loustics qui y passent. A commencer par Jacques et Flavien Berger.

Après les frères, le grand, Lu Cont, le Président spécialiste des mulots et les petits kets qui rajeunissent la Britpop, voici… Jacques. Auberger, de Strasbourg. Dessus du crâne ras comme celui d’un moine, air de demi doux sur scène et doigts agiles. Le garçon sort mille et un objets de sa boîte à malices, tape sur des choses, tire sur des machins, fait pling sur un bazar, toc sur un truc, et… en imagine des boucles triturées et réassemblées sur ses petites machines magiques.

Frontstage - Jacques - 2

Une balle de ping pong lâchée sur un plateau de café, un cri poussé dans un entonnoir, d’autres sources sonores encore (guitare, radio, micro, K7…) : il ne lui en faut pas plus pour concocter une compo… techno, hautement addictive. « Tout est magnifique » ! Prochaine dose : le 4 novembre au Botanique.

Flavien Berger, c’est un peu la même famille, celle des artisans légèrement allumés. Sauf que lui, il chante. Et que ses chansons ont souvent un petit quelque chose de psychédélique. Il se fait aider par Jacques (à qui il a filé un petit coup de pouce plus tôt dans la journée, et d’ailleurs ils sont proches, tout comme il l’est de Salut C’est Cool).

Frontstage - Flavien Berger

Ce que jouent l’un et l’autre a un petit quelque chose de naïf. D’irréel. Mais à les regarder, on devine aussi qu’ils sont amateurs de second degré. « On construit des œuvres régies par la curiosité et la bonhommie, disait Flavien Berger dans une interview aux Inrocks. Le monde est hyper cool à découvrir, il n’y a pas de cynisme, de tristesse ou d’ironie dans nos expériences. C’est quelque chose de très positif. » Il sera au BSF, le 12 août.

Dans ce petit monde de bricolos, je demande Dan Deacon. On a connu l’Américain déclenchant ici une très belle ronde (en 2013), pas vraiment à l’insu de son plein gré. Cette fois, au Labo toujours, il tente d’organiser un concours de danse dans le public. Bon, c’est le public de Dour, et si à cette heure-là, le public décide de danser, c’est pas comme prévu. Jamais ! Bref, l’affaire part en sucette, mais pour le plus grand plaisir de Mister Deacon, qui retourne auprès de sa batteuse, s’activer sur ses machines.

Frontstage - Dan Deacon

A la Petite Maison dans la Prairie s’active quasi en même temps un autre adepte de l’artisanat musical. Mac DeMarco, c’est une fois sur deux un concert foutraque avec quelques belles fulgurances. Il faut croire que ce jeudi, nous étions justement dans la fois sur deux en question ! « C’est le roi du chillage », souligne un collègue photographe barbu. Oui d’accord, mais ça cause sur scène, ça raconte des blagues, ça picole à la bouteille, ça fait des couperous… et de temps en temps une magnifique chanson, comme ce « Still together » en fin de set.

Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)

 

 

Didier Stiers

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