Beyoncé au stade Roi Baudouin: la reine, c’est elle!

Beyoncé présentait son « Formation World Tour » au stade Roi Baudouin ce dimanche. Verdict.

Avec ce gigantesque monolithe de led au centre de la scène sur lequel tous les yeux resteront fixés, le stade Roi Baudouin paraît bien petit. Il n’est pourtant pas rempli – le parterre est clairsemé. La faute au prix des tickets, probablement (90 euros pour une place potable en tribune, 140 pour être assez proche, 250 pour être tout devant – quant au merchandising, comptez 40 euros… minimum pour un t-shirt. La dame connaît sa clientèle…). Mais cela se remarque à peine lorsque le monolithe s’allume et que les baffles pétaradent tandis que le soleil n’est pas encore couché.

Une armée de danseuses prend alors la scène avec son général au centre, chapeau large sur la tête. « OK, ladies, now let’s get in formation! ». C’est donc avec « Formation », premier extrait dévoilé de son Lemonade sorti en avril, que les festivités commencent. Le son est énorme, les effets visuels des chorégraphies attrapent l’oeil, le spectacle est total. Et puis, contrairement au concert de Paris lors de la tournée « On The Run » avec Jay Z en 2015, Beyoncé chante bel et bien chaque note. Il y a même un groupe – de filles, c’est l’idée…- planqué au fond à gauche, qui joue, même si la grande partie de la musique est enregistrée.

Beyonce's Formation World Tour - Brussels

Après trois extraits du dernier album, Sa Majesté enfonce le clou électro-soul féministe: « Bow Down », « Run the World (Girls) »… Le show est parfaitement structuré en séquences, il n’y a aucun temps mort. Les sens sont constamment sollicités, la vue, l’ouïe, de tous les côtés, petite pause vidéo, changement de tenue et nouvelle séquence. Les titres sont rarement interprétés dans leur entièreté, intro-couplet-refrain-enchaînement, à la mode des clubs, comme un DJ, si bien qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Beyoncé se déhanche avec sa girl army, montre ses courbes, fait sa promotion, mais n’est jamais vulgaire. Toujours classe, elle maîtrise en patronne sans oublier de jouer aussi sur l’émotion et la pureté. Le show est énorme, mais jamais too much.

Preuve avec le passage soul roots où la Reine ravive la flamme Motown en citant Diana Ross et en chantant « All Night » (« ma chanson préférée du dernier album », dit-elle). Et puis, c’est l’instant rock n’roll: gros plan sur la guitariste qui se lance dans un solo citant « New Slaves » de Kanye West, lumières rouges démoniaques, et Beyoncé de s’attaquer à « Don’t Hurt Yourself », son duo avec Jack White qui sample la batterie de Led Zeppelin et qu’elle assure ici seule avec son groupe. Et la dame sait jouer les rock stars, oui. Enchaînement avec le « Five to One » des Doors et retour aux gros sons électro avec « Flawless », « Yoncé », « Drunk In Love » et « Partition », quarté magique de l’album Beyoncé.

Beyonce's Formation World Tour - Brussels

Soirée karaoké, aussi. Avec un « Love On Top » à capella avec le public et puis vient le quart d’heure Whitney Houston, soul sirupeuse et dégoulinante, passage obligé, on ne se refait pas. Après, quoi, le monolithe se teinte de violet et « Purple Rain » de Prince résonne dans la nuit. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Car si le stade est majoritairement rempli d’adolescentes surexcitées dont le smartphone constitue une extension naturelle, Beyoncé ratisse large. Très large.

Dernière ligne droite: « Crazy In Love » qui commence dans une version langoureuse, type 50 Shades of Grey, avant de lâcher le groove. Presque quinze ans après, c’est toujours aussi efficace. Retour aux années Destiny’s Child ensuite avec « Bootylicious » et nouvelle pause. Une grosse rythmique se fait alors entendre qui annonce « Freedom », titre basé sur un vieux morceau rock psyché 60’s, véritable sommet du dernier album dans sa version duo avec Kendrick Lamar. Sauf que Kendrick n’est pas là, les dam’zelles, à la place, pataugent dans une bassine d’eau sur la petite scène avancée au milieu du public.

Deux heures et quart de show parfaitement structuré pour éviter au public le mal qui risque à chaque instant de le ronger: l’ennui! A ce stade, ce ne serait pas acceptable. Alors voilà, pour résumer, c’est seulement de l’entertainment. But we like it!

DIDIER ZACHARIE
Photos: PARKWOOD ENTERTAINMENT

Beyonce's Formation World Tour - Brussels

Journaliste lesoir.be

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22 Comments

  1. nkjh

    1 août 2016 à 16 h 11 min

    intéressant chœur de commentaires

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