Les Bronzés font du rock

Mercredi s’est ouverte à Cargèse, en Corse, la première édition du Fly Away Festival qui a décidé d’exporter en bord de Méditerranée le rock belge.
CARGESE
DE NOTRE ENVOYE SPECIAL

Le pari, lancé il y a un an par quelques acteurs indépendants du secteur musical, était complètement fou : réunir dans un Club Med privatisé plus de 500 festivaliers belges rejoints par une centaine d’artistes et de professionnels. Et ils y sont parvenus ! Mercredi, de Charleroi, Bruxelles et Liège, trois avions ont emmené cette joyeuse bande à Cargèse où les attendait le personnel du Club pour leur dernière semaine de la saison. Arnaud, de Progress Booking, ne cachait pas ses larmes au moment du pot d’accueil : « Le risque financier était énorme pour nous. Quand j’avais contacté le Club, on m’a proposé cinq destinations et c’est celle-ci qui m’a tout de suite le plus plu. On a tout amené par camion et bateau. On tenait aussi à décorer le Club à notre façon… L’idée, c’est aussi de démontrer qu’en Belgique, on peut encore réaliser des choses, faire bouger les gens. J’espère que cette réussite sera un exemple pour d’autres… On pense déjà à la deuxième édition… »

Il faut dire que cette installation nichée au cœur d’une superbe crique de l’ouest de la Corse est une des plus vieilles du célèbre vacancier. Elle a une âme. En un mot, elle est rock’n’roll. Au programme, les habituels services de détente sportive et autre mais aussi et surtout de vrais concerts dans un théâtre extérieur au son protégé des coups de vent de la mer et un public bien décidé à vivre des sets différents. Les motivations sont multiples bien sûr : des vacanciers se mêlent aux fans de rock et aux groupies. La moyenne d’âge est plus élevée (coût oblige !) mais tous ont envie de vivre une expérience unique, différente des habituels festivals. Ici, on vit avec les artistes. On leur parle, on partage leur table, on prend des contacts, comme cet organisateur de concerts tournaisien ou ce colleur d’affiches. Quelques Corses aussi se sont invités, attirés par l’excellente réputation des groupes belges. Ulysse a essuyé les plâtres dès 21 heures, mercredi après le drink sur plage face au coucher de soleil. Le théâtre est plein. On n’est pas ici pour louper les concerts. Le trio bruxellois n’a récolté des sifflets qu’au moment d’annoncer la fin du concert après une heure durant laquelle il a pu dérouler à son aise son univers électro-pop très mélodieux.

Balthazar, ensuite, est venu placer la barre très haut pour la suite des festivités. Il s’agit pour le groupe courtraisien de leur dernier concert d’une tournée lancée en avril 2015, avec plus de 160 concerts dans 30 pays au compteur. Noémie Wolfs, qui accompagne son amoureux membre du groupe, n’est pas montée sur scène mais ça n’a pas empêché Balthazar de tout donner en lâchant prise, oubliant son côté arty parfois posé pour se déchaîner et livrer un set qui avait un petit parfum d’Arcade Fire. Sans oublier de reprendre l’entêtant « The Man Who Owns The Place » de leur précédent album, qui lui a valu une nouvelle vie grâce au générique de « La trêve », Balthazar a brillamment fait ses adieux avant une parenthèse marquée par des aventures en solo, à commencer par le Warhaus de Maarten Devoldere.

La nuit s’est ensuite prolongée au cours d’une Beach Party endiablée. Ce jeudi, la Française Joe Bel, dès 11 heures, et le duo Alaska Gold Rush, à 17h30, se produiront avant l’apéro « sunset » alors que Nicola Testa et les Vismets précèderont une Tropicana Party qui ne risque pas d’être triste.

THIERRY COLJON


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