Moaning Cities: « On a besoin de rentrer dans le mur »

Cette fin d’année sera très Moaning Cities ! Les rockeurs bruxellois débarquent avec D. Klein, un bon deuxième album. Et leur concert de ce vendredi 23 septembre au Botanique est sold out !

S’il fallait résumer tout ce qui a précédé cette deuxième plaque, on dirait, à l’instar de Valérian Meunier, le chanteur et guitariste du groupe, que : « Si 2014 a été l’année du coming out en Belgique avec la médiatisation et les premiers gros festivals, 2015 était plutôt celle de l’adaptation, avec le nouveau line up, et des tournées à l’étranger. » Le successeur du très recommandable Pathways through the sail est maintenant là, reflet d’un Moaning Cities plus mûr, plus sûr…

Décembre 2015, les Bruxellois sont sur le point de sortir du studio. Le deuxième album est presque prêt, mystère et boule de gomme quant à son titre. « On essaie de tout faire en même temps, nous confie Valérian au bout du fil. Réfléchir à des idées de pochette, de titre… J’ai commencé par écrire plein de textes et les envoyer aux autres : ça a jeté une série de thématiques dont on discutait ensuite. Le contexte, les thèmes, l’état d’esprit de l’album ont été fixés à ce moment-là. En avançant avec les morceaux, on sentait si les textes dégageaient des idées ou non, si on pouvait partir là-dessus ou pas. Mais on risque encore d’en discuter jusqu’à ce que les masters soient définitivement terminés. Il faut que ça reste un processus en cours, que les choses ne soient pas trop arrêtées. »

Eté 2016, Moaning Cities est aux Ardentes, à Dour… Le disque s’annonce, il s’intitulera D. Klein. Et sortira sur le label de l’ancien batteur du groupe. « C’est plus que sympa, nous glisse Tim dans les backstages de Coronmeuse. C’est une réelle chance de pouvoir travailler avec Greg parce qu’il nous connaît très bien, a les mêmes préoccupations que nous, connaît le milieu, est très dynamique… Et ce qu’il nous propose correspond vraiment à ce dont on avait envie. » Valérian revient sur la séparation : « En général, pour celui qui part, se dire qu’il sera remplacé, ce n’est jamais évident. Ici, les discussions ont toujours eu lieu dans un respect mutuel. » Que sa sœur, Juliette (basse) qualifie de constructif. Il reprend : « Greg était là au premier concert, il a toujours été là pour nous encourager. Chapeau, quoi ! C’est une chouette aventure humaine. »

Mais qui est ce D. Klein, au fait ? « Tim est tombé sur le catalogue d’une expo de David Crunelle qui signe l’artwork, au moment du mastering. On ne se met pas facilement d’accord, mais là, l’œuvre a fait consensus. Ensuite, on s’est amusé à trouver un sobriquet à ce personnage humanoïde arqué, bizarre, un peu maléfique. Dr Klein, D. Klein, ça lui allait bien ! » Cela veut-il dire aussi qu’il y aura plus d’image(s), dans la foulée de cette pochette et du clip illustrant « Insomnia », clip dans lequel cet univers se développe déjà quelque peu ? Juliette : « David fait partie intégrante de toute l’ampleur visuelle de ce qui va arriver sur cet album, il propose plein de choses, il est à fond, on adore sa manière de travailler, et on se retrouve exactement dans ses délires. »

Entre D. Klein et « décline », il n’y a finalement qu’une pointe d’accent… « C’était aussi l’occasion d’évoquer cette espèce de déclin d’un modèle de société qu’on vit en ce moment. On a le sentiment d’aller vers autre chose. C’est un constat, aussi bien positif que négatif. Mais il y a autre chose derrière, et on a envie d’y participer. »

Autre constat, le leur mais partagé : ce disque a un petit quelque chose de plus rough par endroits. « C’est notre vie », balance Tim, alors que Juliette rigole. « Non, mais c’est vraiment ce qu’on a vécu qui a amené ça. Par exemple, il y a peut-être un peu plus de guitare et moins de sitar parce que c’est une période de ma vie où j’en jouais moins, mes préoccupations étaient ailleurs. » Question de personnalités, aussi. Valérian : « On a besoin de se mettre à l’épreuve, de rentrer dans le mur, pour aller plus loin dans ce qu’on a au fond de nous. Je pense que le côté brut, oui, plus agressif à certains moments, relève de ça aussi. » Et puis, note Melissa, la batteuse, l’année écoulée a été passablement chargée, le set a dû être rapidement mis en place à son arrivée et les concerts se sont enchaînés. « On s’est mis à l’écriture assez vite, commente encore Valérian. Mais c’est vrai que l’impératif de départ était d’avoir le set. Tim est rentré de voyage et le surlendemain, on avait deux concerts, les premiers concerts de Mel. Ça a commencé sur les chapeaux de roues dans cette nouvelle formation, et ça a défini pas mal de choses. »

Didier Stiers
(Photo : Mehdi Benkler)

 

 

 

Didier Stiers

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