Petit Biscuit deviendra grand

Mehdi Benjelloun alias Petit Biscuit était de passage au Botanique ce lundi pour sa première date bruxelloise, après un concert remarqué à Dour cet été. Retour sur un phénomène…

C’est le phénomène électro de ces derniers mois. À 16 ans à peine (il fêtera ses 17 ans en novembre), Mehdi Benjelloun, alias Petit Biscuit, explose les compteurs web (son tube, « Sunset lover » comptabilise plus de 50 millions de stream) et remplit les salles les unes après les autres. Ce lundi, le Botanique ne faisait pas exception : initialement programmé à la Rotonde, le concert du jeune homme a été déplacé à l’Orangerie en raison de la forte demande. Et c’était sold out.

Mais au fond, qui se cache derrière ce nom étrange et mystérieux, qui évoque plus l’heure du goûter qu’un DJ ? Un jeune homme assez discret mais diablement doué et surprenant. En fait, c’est cette discrétion qui l’a poussé à choisir ce pseudo. « J’avais envie de créer un personnage et d’avoir une identité un peu magique. Avant, je faisais une musique beaucoup plus douce. Peut-être parce que je ne m’étais pas encore totalement trouvé. Donc je cherchais un nom qui évoque cette douceur. Je m’étais fait une liste de critères et à vrai dire, je ne me souviens plus vraiment comment j’en suis arrivé à Petit Biscuit. J’aimais le fait que ce nom soit intriguant et qu’il puisse être pris au second degré. Beaucoup de gars choisissent des noms super-prétentieux, avec « King » ou autre dedans. Je voulais contraster avec ça et avoir un nom tout marrant. »

Discret et humble, Medhi a gravi les échelons peu à peu, se faisant connaître grâce à soundcloud et à des chaînes YouTube comme Electroposé, avant de faire la première partie d’Odesza à l’Olympia et de partir en tournée. Sa volonté : « Le partage, explique-t-il avec un petit sourire timide typique des ados. Je ne pense pas à la célébrité premièrement parce que je ne suis pas encore célèbre, puis parce que ce n’est pas mon objectif. »

Sur scène, Medhi est comme dans la vie : il se dévoile peu à peu, montre sa culture et son intelligence. Plutôt dans la retenue au départ, il finit le concert en sautillant sur scène, comme pour mieux communier avec le public.

Atmosphère féérique et smartphones

À l’Orangerie, on a le bonheur de constater qu’on assiste à un vrai concert, et pas simplement à la démonstration d’un DJ qui lance des tracks en levant les bras. Au fur et à mesure que se déroule le set, il se détend et développe une atmosphère étonnamment riche pour son jeune âge. À côté de son attirail électronique, tourné vers le public, il enrichit ses morceaux grâce à sa guitare, instrument qu’il a appris seul. Certains instants ont quelque chose de féérique et parviennent à nous emmener ailleurs.

Le public, pour l’instant plutôt jeune, semble conquis. Dès les premières notes de « Sunset lover », les smartphones sont dégainés en masse pour saisir l’instant.

Comme ses comparses Fakear et autre Thylacine, Petit Biscuit a une formation classique et joue du violoncelle depuis qu’il a 5 ans, mais aussi du piano et de la guitare. Un bagage qui donne de la contenance à ses compositions. Ses inspirations sont diverses et variée : il cite aussi bien Nils Frahm, et tous ses comparses du label Erased Tapes, que Depeche Mode ou Chopin.

Un univers riche, et un talent prometteur qui ne demande qu’à se développer. Après son premier EP éponyme sorti en mai dernier, il travaille à un premier album. La formule est un peu facile, mais c’est sûr, Petit Biscuit deviendra grand.

Interview express

Une chose qui t’inspire

Le voyage. Que ce soit ceux que j’ai fait, ou ceux que je n’ai pas encore pu faire. Ça colle assez bien avec ma musique et avec mon projet en ce moment. Je commence à voyager pas mal avec ma musique et j’aime découvrir la diversité des cultures, de l’architecture, … Découvrir le monde m’inspire énormément.

Un artiste

Ça ne se ressent peut-être pas trop dans ma musique, mais je dirai Nils Frahm. Je l’écoute depuis énormément de temps. Dans la construction de ses morceaux, il y a quelque chose d’assez unique. Il fait tout avec rien : un piano, et quelques textures électroniques. C’est un gars qui m’inspire énormément.

Le premier concert qui t’a marqué

Jabberwocky. J’ai kiffé parce que c’était un peu spécial. Je ne sais pas trop comment expliquer.

Une chose mémorable qui s’est passée cette année

Je suis allé danser devant la scène à Dour, et j’ai perdu mes chaussures en remontant sur scène. Donc j’ai fini le concert en mode Yannick Noah.

Un souhait pour l’avenir

Mon souhait est de partager ma musique avec toujours plus de gens.

GAËLLE MOURY

(c) Photos: Christophe Crénel et Christian Beuchet Petit_Biscuit_5_square_web©_Christian_Beuchet.jpg

Gaëlle Moury

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