Spit’n’Split & Tropic

Un disque, des concerts et même un film : les vacances sont terminées, pour The Experimental Tropic Blues Band ! Enfin, « vacances »… En vrai, ils ont pas mal bossé, les Liégeois !

Le film en question s’intitule Spit’n’split, il est signé Jérôme Vandewattyne, un jeune réal’ allumé comme on les aime et qui, surtout, avait déjà eu l’occasion de travailler avec eux à l’époque des Belgians.

Frontstage - Tropic - Jerome Vandewattyne - Crédit Charles Six

Ici, il a suivi les trois garçons en tournée, pour ramener des trajets en van et d’une pelletée de concerts de quoi monter non pas un documentaire (ça aurait été bateau, avouez !) mais un vrai film de genre. Tendance horreur sociale plutôt que graphique ou gore. La première aura lieu le 10 avril à 19h à Bozar dans le cadre du Bifff, le festival du film fantastique de Bruxelles, 35e du nom cette année. « Ça va être un beau freakshow », promet Vandewattyne !

Et donc, les Tropic se prêtent au jeu d’acteur même si, quelque part, ils restent aussi bien eux-mêmes. Jeremy « Dirty Coq » Alonzi : « Comme si – je vais encore utiliser le mot – comme si « l’artiste » n’était bon que dans une discipline. Moi je m’en fous ! Peut-être qu’on est mauvais dans tout, mais en tout cas, on touche à tout et c’est ce qui nous fait vibrer. C’est comme pour moi dans la musique : je ne suis bon dans rien, je ne sais pas bien jouer d’un seul instrument mais je les joue tous. Et je sais faire de la musique tout seul. Ici, c’est donc un petit peu le même état d’esprit : tu n’es pas obligé de savoir faire quelque chose super bien, l’idée est plutôt d’élargir la palette de couleurs, pour visiter d’autres … contrées. »

Frontstage - Tropic - Affiche

Et l’album ? Eh bien, il s’agit rien moins que la bande originale du film susmentionné, un disque qui a, vous vous en doutez, sa petite histoire. « Après être rentré de cette tournée interminable, il a fallu penser à la musique du film. Ça s’est vraiment passé de manière étrange. On a fait un concert juste à côté (ndlr : l’interview se déroule à Liège, dans un bar de la rue de la Boucherie). Chez Stalport. C’est un magasin de meubles ultra chers. Le canapé, c’est 50.000 euros, vraiment impayable, des trucs de fou ! Il y a eu là une exposition de David Pirotte, un artiste quand même un peu connu ici. Et il voulait qu’on vienne jouer… Pour nous, c’était vraiment la toute, toute fin de la tournée. Et on cherchait un lieu pour enregistrer. Mais j’en avais marre de foutre des mille et de cent dans des studios où tu restes trois jours… Donc ce soir-là, à la fin du concert, je dis : « Ah oui, au fait, si jamais vous avez un fond de jardin ou un autre truc à nous prêter, on a besoin d’enregistrer un disque. » Et alors là, il y a quelqu’un qui vient et qui dit : « Oui, moi ! » T’imagines les gens, plutôt âgés, ultra chic. Et je vois ce type : « J’ai une maison à Nandrin (ndlr : ton pincé), une villa. Si vous voulez, vous pouvez y aller, les jeunes ! »

Frontstage - Tropic - 2

Voilà donc comment le trio s’est retrouvé pendant dix jours à Nandrin dans une villa quatre chambres. « C’était vide, juste des tableaux partout aux murs… On a foutu des pendrillons et des parasols pour casser un peu la réverbe du lieu. On a vécu là, et enregistré un disque sans rien avoir au départ, même pas un riff, pas d’images, juste des souvenirs… »

Frontstage - Tropic - 4

Ensuite ? Place aux concerts ! Le 1er mai, les Tropic seront sur scène à Lessines, à l’affiche du Roots & Roses (de même que les Sonics, les Fuzztones, les Scrap Dealers…). Cette année, ce sont eux qui se chargent de reprendre l’hymne de ce festival übercool, hymne écrit en son temps par Fred Lani. Et ça donne ceci…

Didier Stiers
(Photo réalisateur : Charles Six)

Infos : www.bifff.net et www.rootsandroses.be

 

Didier Stiers

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