Un hommage touchant, « ze » réplique de cette édition et une expérience de foi collective : soirée en deux temps mais plein de mouvement hier au Bota et au Cirque. Avec les Bruxellois de Mountain Bike et les Frenchies de Bagarre.
Ce qu’il y a de bien quand on voit un groupe pour un énième concert, c’est qu’on peut prendre plaisir à constater son évolution. Comment il se bonifie avec l’âge, et sans rien perdre de son identité. Mountain Bike, on l’a déjà dit, c’est une histoire de mecs qui aiment la musique et en jouent pour le fun. Démonstration ce samedi soir au Cirque à l’occasion de la sortie de leur deuxième album. Le bas de la salle est en configuration fauteuils, quelle absconse idée, mais une spectatrice au premier rang se lève d’emblée. Exemple à suivre, quelques instants plus tard, Etienne incite le public à faire de même : « On n’est pas là pour ramasser des champignons ! »
De fait ! Et le garçon a non seulement le sens de la formule, mais aussi, avec ses trois camarades, celui du « release concert » débordant d’énergie : il n’y aurait pas eu de siège, il y aurait eu pogo ! Un concert, aussi, qui ne se perd pas dans d’inutiles fioritures, et le chouette refrain à trois voix posées sur la rythmique d’« Is that all about the money ? » n’en est vraiment pas une. Qui sait ménager ses effets, avec ces chouettes respirations calées entre deux passages bien nerveux, genre « I lost my hopes » suivi par le tout récent « Mean with you ». Bien, quoi !
Après quelques titres, il s’adresse aussi aux absents. Et évoque Christophe Van Impe, notre collègue, camarade et fan de musique décédé en mars dernier. C’est bref, dit sobrement, juste classe !
Au Chapiteau, pas de sièges. Il ne manquerait plus que ça quand s’y produit Bagarre. Les Parisiens, plus des novices en matière de Nuits, n’ont pas fini de dérouler leur credo. Le Club, c’est pour eux une religion ou presque. On peut « Mourir au club », y vivre des trucs, ou, comme ce soir, bouger des bras sur leur bouillant mélange de house, de trap, de rap, de chanson française décalée, de rock et plein d’autres choses encore.
Tout ça, on se le prend comme autant de petites baffes salvatrices au fil de « Nous étions cinq », « Claque-le » et autre « La bête voit rouge ». Ajoutez les changements d’instrus et de place au micro : il se passe toujours quelque chose sur cette scène qu’ils occupent comme personne. L’album est annoncé pour septembre…
Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)