Selon sa veuve, l’ancien chanteur de Soundgarden aurait été poussé au suicide après avoir pris trop de cachets d’Ativan, un médicament contre l’anxiété.
Dans un long article pour Rolling Stone, David Fricke, journaliste rock vétéran du magazine qui a bien connu la scène de Seattle, retrace les derniers mois et jours de Chris Cornell. Toutes les personnes qu’il a interrogées et qui ont côtoyé le chanteur peu de temps avant sa mort le 17 mai (Serj Tankian de System of a Down, Tom Morello d’Audioslave et Rage Against The Machine, le producteur Ed O’Brien…) racontent leur incrédulité. Chris Cornell avait des projets et, selon chacun, respirait la vie et l’optimisme.
Que s’est-il passé le soir du 17 mai à Detroit ? Cornell était en concert avec Soundgarden qui ont terminé le set par le titre « Slaves & Bulldozer » durant lequel Cornell a chanté un passage de « In My Time O’ Dying » de Led Zeppelin. Comme c’était régulièrement le cas.
Plus tard, il est rentré à l’hôtel MGM de Detroit et a téléphoné à sa femme, Vicky. Laquelle a expliqué dans un communiqué le 19 mai : « J’ai remarqué qu’il articulait mal les mots, il était différent. Quand il m’a dit qu’il avait pris un cachet d’Ativan ou deux en plus (de la dose prescrite), j’ai appelé la sécurité et demandé qu’elle veille sur lui ».
L’Ativan est un anxiolytique utilisé notamment par les anciens toxicomanes. Les effets secondaires, quand pris à trop forte dose, incluent la somnolence, les changements d’humeur, la confusion et les pensées suicidaires. Chris Cornell, qui n’a pris de l’héroïne qu’entre 13 et 14 ans, mais s’est battu contre l’alcool et d’autres substances jusqu’en 2002, a été retrouvé avec sept sortes de drogues, toutes prescrites, dans le sang, selon le rapport d’autopsie.
Parmi celles-ci, une forte dose d’Ativan, de 200 nanogrammes/millilitre, bien plus que le dosage habituel de 30 à 50 ng/ml. Pour autant, le médecin légiste exclue l’Ativan comme étant la cause de la mort de Chris Cornell, car ce n’est qu’à partir de 300 ng/ml que les effets secondaires, dont les pensées suicidaires, se feraient sentir.
Selon sa femme, néanmoins, « tous ceux qui ont connu Chris savent qu’il n’était pas lui-même durant ses dernières heures et que quelque chose a mal tourné. Nous savons du rapport d’autopsie que différentes substances ont été retrouvées dans son système. Après tant d’années de sobriété, ce terrible moment de jugement semble avoir complètement altéré et détérioré son état d’esprit ».
Chris Cornell venait d’enregistrer un titre solo pour le film The Promise, un film sur le génocide arménien qui est sorti il y a quelques semaines sur nos écrans.
DZ