Rock Werchter a commencé de la meilleure des manières avec Prophets of Rage, supergroupe créé autour des anciens Rage Against The Machine.
L’après-midi n’est pas encore terminée en ce premier jour de Werchter 2017 et c’est déjà le bordel sur la Main Stage! La faute à Tom Morello et sa nouvelle troupe, Prophets of Rage, alias Brad Wilk et Tim Commerford, ses anciens compères au sein de RATM (et Audioslave), Chuck D et DJ Lord de Public Ennemy et B-Real de Cypress Hill. Soit un supergroupe alliant rap des pionniers et rock bien burné, qui ont emporté dans leur besace tout ce qu’il y avait de bien dans les années 90. A savoir du Cypress, du Public Ennemy et du Rage Against The Machine.
Dieu que ce groupe nous manque… A se prendre ces titres une nouvelle fois dans les gencives, cette rythmique d’acier, ces plans de guitare toujours aussi déments, ces riffs qui tuent et ces refrains scandés par tous, on se dit qu’on a bien besoin de Rage en 2017. Il ne faut pas attendre deux titres pour que des circle pits se forment dans la fosse. Ca saute et ça pogotte à tout va. « Testify », « Take The Power Back », « Guerilla Radio », « Bombtrack »… Sur scène, on sent que ça démange les trois RATM de jouer ces titres, d’en ressentir l’énergie.
Les quelques titres de Public Ennemy, retravaillés façon Rage, montrent la filiation directe entre les deux groupes ainsi que le terreau commun : la rage, justement. Blanche ou noire, c’est de la même dont il s’agit. Comme l’a dit B-Real à la fin du concert, « on s’est mis ensemble pour dénoncer l’injustice et l’intolérance. Pour se serrer les coudes durant ces temps dangereux. Et les temps dangereux marchent avec de dangereuses chansons. Celle-ci est une des plus dangereuses de toutes ». Rock et rap poings liés pour un « Killing In The Name » bien tassé. Ca claque encore dans les tympans…
Alors bien sûr, il faut deux MC pour tenter de remplacer Zack de la Rocha. Mais Prophets of Rage est aujourd’hui ce qui se rapproche le plus de Rage Against The Machine. Et par les temps qui courent, un peu de Rage vaut mieux que pas de Rage du tout.
DIDIER ZACHARIE
Photos: MATHIEU GOLINVAUX
NB. On notera aussi le très bel hommage à Chris Cornell avec un « Like A Stone » d’Audioslave instrumental, repris par la foule comme seul chanteur. Beau.