Allez Allez, il fait beau au BSF !

Un tel week-end, sans aucune goutte d’eau dans les pieds et sur la tête, le BSF en redemande. Avec, en prime, du monde en goguette pour Henri PFR, Orbital ou Milow.
Oui, du monde il y en a samedi dans les travées du festival où, entre Madeleine et place des Palais, en passant forcément par le Mont des Arts et la place du Musée où se trouve le Magic Mirrors, on se balade avec, pour principal plaisir, de jouer au touriste. Car un festival en ville, ce n’est pas que des scènes et de la musique mais aussi – et surtout pour certains – les food trucks et leurs mets divers, entre exotisme et pistolet original typiquement belge.

Ce qui ne veut pas dire que tout le monde se presse devant toutes les scènes. Certaines, forcément, sont moins fréquentées. La Madeleine et le Magic Mirrors attirent les vrais amateurs de curiosités. Ils étaient moins nombreux pour Jil Caplan (lire ci-contre) ou même Allez Allez alors qu’on pensait que tout Bruxelles allait se ruer sur cette soirée exclusivement bruxelloise ouverte par Le 8e groupe. Il s’agit d’un projet original formé autour de Pascal Duquenne rendu célèbre par le film Le Huitième Jour qui a donné son nom à une asbl qui permet à des personnes en situation d’handicap mental léger ou modéré de vivre de façon autonome. Le groupe de six musiciens dont deux éducateurs s’en est bien sorti, grâce notamment au coaching de GrandGeorge qui n’a pas ménagé sa peine à la basse comme à la guitare – ainsi qu’à l’organisation, Yves Merlabach de PiaS également soutenu par des artistes comme Alice On The Roof et Saule. Cet encadrement professionnel a permis au groupe de se structurer et surtout de proposer des chansons originales bien rock qui, malgré quelques ratés sans conséquences, ont réussi à mettre une belle ambiance dans la salle.

On est retourné ensuite d’où on venait – mais la langue plus pendante vu que ça monte – place des Palais où Soldout terminait son set bien costaud. On préfère voir Charlotte et David dans leur élément naturel, quand il fait noir, plutôt qu’en ouverture de soirée mais au BSF on sait qu’il n’y a pas d’heure pour la musique électro. Celle de Goose, mâtinée de rock, nous a paru toujours aussi solide et efficace même si elle n’a pas réussi à nous faire rêver. En tout cas, Goose, comme Soldout, a pour lui une originalité qu’on ne retrouve pas nécessairement chez de nombreux DJ.

Mais, tant qu’à danser, on est redescendu à la Madeleine pour revoir nos Allez allez qui nous avaient tant plu aux Francos de Spa. En passant, on jette un oeil à Balimurphy au moment où le chanteur a oublié le texte d’un couplet, sans s’en formaliser et en préservant cette belle atmosphère que le groupe bruxellois réussit à installer depuis 18 ans maintenant.

Allez Allez n’a donc pas fait le plein à la Madeleine alors qu’il y a 35 ans, ils faisaient Torhout-Werchter et Forest National. C’est que le message n’est pas encore bien passé, ce qui ne saurait tarder au vu de l’énergie communicative dégagée par le nouvel octette. Les quatre anciens sont complètement boostés par les quatre p’tits nouveaux très expérimentés, dont les deux chanteuses Marie et Kyoko, deux blondes pour remplacer la blonde Sarah et nos souvenirs qui volent en éclats: Allez Allez est un foutu bon groupe funky d’aujourd’hui. Les derniers à s’en rendre compte le regretteront un jour!

THIERRY COLJON
PHOTO DOMINIQUE DUCHESNES.


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