Divine Feist au BSF lundi

Sur le papier, il s’agissait lundi, place des Palais, de la soirée la plus prometteuse et la plus audacieuse, avec Ozark Henry, The Divine Comedy et Feist.
Denis Gerardy, le directeur et programmateur du BSF, nous l’a avoué: il s’agissait bien de sa soirée préférée, celle dont il était le plus fier. Et il pouvait bien l’être car oser en tête d’affiche, sur la plus grande scène, Divine Comedy et Feist qui sont loin d’être des bêtes de popularité et qu’on retrouve plus souvent dans des salles de moyenne capacité, il fallait le faire. Et tant pis si, pour Feist, aux alentours de 23 heures, il ne restait plus qu’une demie jauge, la qualité primait ici sur la quantité et c’est aussi le rôle des festivals de tenter le coup en se faisant un peu plaisir.
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La foule, ceci dit, était là pour Ozark Henry dès 19 heures, le plus populaire des trois artistes de l’affiche finalement. La soirée, il est vrai, la plus chaude de ces dix jours de festival, prêtait à la sortie et à la flânerie. Piet avait bien fait pour le coup de troquer sa tenue noire habituelle pour un ensemble blanc prenant mieux le soleil. Comme à son habitude, Ozark Henry a livré un set sans concession, sinon celle de placer tous ses tubes en seconde période, dans une formule de quatuor électro qui allégeait ses chansons. “Heroes” de Bowie, “Indian Summer”, “I’m Your Sacrifice”… Rien à jeter, rien à enlever…
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Neil Hannon, ensuite, est arrivé dignement habillé en Napoléon, des pieds bottés à la tête chapeautée. Il a besoin de cela pour habiter un personnage, dit-il, et interpréter “The Napoleon Complex” ou “Catherine The Great”, avant d’enfiler les habits d’un banquier de la City pour “The Complete Banker”. Le patron de Divine Comedy n’a rien perdu de son humour savoureux quand, après un “Sweden” difficile à faire passer en plein air, il reconnaît qu’il n’aurait pas dû la chanter celle-là. Il faut avouer qu’il nous a fallu aller tout devant pour enfin trouver un public attentif au point de ne pas parler durant TOUT le concert. C’est infernal comme les gens ont tellement de choses à se dire durant une heure non-stop. Le concert de Divine Comedy était en tout cas un vrai régal musical, jusqu’à “At The Indie Disco” qui vire “Blue Monday” de New Order. Un vrai délice: bravo et merci Mr. Hannon!
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Feist, ensuite, a démontré que la mélancolie et le folk pouvaient très bien connaître live un traitement rock bien lourd (bravo le batteur cogneur) tout en restant délicat. Dans sa belle robe fushia (même qu’elle a refusé l’accès au frontstage des photographes, la vilaine capricieuse!), Feist a ravi son public en s’amusant à traduire en français le titre de ses chansons et en balançant son très beau répertoire avec une énergie qui finalement avait tout à fait sa place à cet endroit et à cette heure. Et puis que dire quand elle se décide à reprendre en solo ses anciens “Mushaboom” et “Secret Heart”… Voilà trois artistes qui, le temps d’une belle soirée, nous ont réconcilié avec les festivals. Merci à l’avenir de VOUS TAIRE et d’écouter les artistes. C’est une question de respect élémentaire pour ceux-ci et pour celles et ceux qui vous entourent. A bon entendeur, salut!
THIERRY COLJON
PHOTOS PIERRE-YVES THIENPONT.


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1 commentaire

  1. Red

    17 août 2017 à 15 h 38 min

    “Merci à l’avenir de VOUS TAIRE et d’écouter les artistes. C’est une question de respect élémentaire pour ceux-ci et pour celles et ceux qui vous entourent. A bon entendeur, salut!”

    SI SEULEMENT, Thierry, Si seulement… Raison pour laquelle je ne vais plus jamais à des festivals (et beaucoup moins à des concerts à l’AB)

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