Liam Gallagher, rock n’ roll star

Il s’est dit (et cela fut confirmé par l’intéressé) que Liam Gallagher a eu l’idée saugrenue de reformer Oasis sans le frangin. Mercredi, dans une Ancienne Belgique bourrée à craquer (dans tous les sens du terme), on a eu une idée de ce que cela aurait donné : un cover band d’Oasis avec, tout de même, à sa tête, « the best rock n’ roll singer on the foockin’ planet ! »

Il faut voir le bestiau débarquer, barbe hirsute, parka fermée jusqu’au cou pour s’abriter du vent (?) et attitude jean-foutre « un coup de boule si tu mouftes! » éructer dans le micro, les bras dans le dos, en guise de déclaration ultime et définitive : « Toniiiiiiiiiiite, I’m a rock n’ roll staaaaaaar ! ». Faut pas chercher plus loin. Tout ce qui manque au rock, et tout ce que le rap a récupéré est là, devant nous, dans cette manière de dégager cette énergie bestiale, ce charisme indéfinissable, une personnalité bigger than life : une putain de star !

A part ça, il y a eu comme une fracture dans l’espace-temps durant ce concert, un flou temporel, un bond dans une réalité alternative ou quelque chose comme ça… C’est qu’on s’est retrouvé à l’insu de notre plein en 1995. Sauf que, pas tout à fait…

LIAM GALLAGHER

Qui sont les fans du frère Gallagher qui s’époumonent sur chaque refrain ? Des vétérans des 90’s, qui sentent la testostérone et la bière plate, éructent et vocifèrent dans la fosse où quelques immigrés d’Albion sont descendus mettre un foutoir digne de l’arrière-cour d’un pub de Manchesta un vendredi soir de pluie. Et ça braille dans la bonne humeur dès le premier son de larsen reconnu de tous qui annonce « Some Might Say », « Slide Away » ou tout autre classique du groupe défunt qui occupera la moitié de la setlist pour le plus grand plaisir de la populace. Alors, quand retentit les accords de « Wonderwall », forcément, c’est a capella que le public entonne le bazar les bras en l’air et la chope pleine. Ne manquerait plus qu’ils baissent tous leur froc pour que nous nous retrouvions transporté sur ce ferry traversant la Manche un jour d’Euro 1996…

Sauf que nous sommes bel et bien vingt et quelques années plus tard et le groupe sur scène, s’il fait tout pour lui ressembler, n’est pas Oasis. Manque le chef d’orchestre, le frangin sourcilleux sans qui tout cela n’aurait jamais été possible, celui qui, installé dans un fauteuil en cuir à l’heure qu’il est (en attendant Forest National le 6 avril), doit bien se marrer à voir défiler tous ces droits d’auteur sur son compte en banque.

2018, donc. Et malgré le plaisir qu’on a toujours à entendre et chanter « Supersonic », « Cigarettes And Alcohol » ou « Live Forever », Oasis ne s’est pas reformé. Et aux dernières nouvelles, il ne risque pas. Et vous voulez savoir? Cela vaut mieux ainsi ! La fête a beau être belle, les 90’s appartiennent aux 90’s.

DIDIER ZACHARIE
Photos PIERRE-YVES THIENPONT

LIAM GALLAGHER

SETLIST:
INTRO Fuckin’ In The Bushes/ Rock N’ Roll Star/ Morning Glory/ Greedy Soul/ Wall Of Glass/ Paper Crown/ Bold/ For What It’s Worth/ Some Might Say/ Slide Away/ Come Back To Me/ You Better Run/ Universal Gleam/ Be Here Now/ Wonderwall RAPPEL Supersonic/ Cigarettes And Alcohol/ Live Forever

Journaliste lesoir.be

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