Celle-là, Orelsan l’aura entendue un paquet de fois, vendredi dans un Forest National plein comme un œuf ! Son concert fut juste énorme. Et ultra festif ! Le rappeur, qui a cartonné avec La fête est finie, n’a pas qu’une plume : le live est aussi son atout.
La petite surprise du patron aura été la participation de Stromae, venu spécialement pour l’accompagner sur « La pluie » et qui a mis Forest en émoi. Plus encore – bien sûr – que celle de Gringe, son compère des Casseurs Flowters et de Bloqués sur Canal +, pour une petite séquence en deuxième partie de concert (« Stupide ! Stupide ! Stupide ! », « A l’heure où j’me couche »). Bien joué, même si on le sait coutumier de telles invitations (les Français ont ainsi eu droit à Nekfeu).
Déjà rien que l’ouverture est impeccable. Orelsan apparaît juché sur une plateforme au-dessus de la scène et entame son concert avec « San » : « Dans ce monde qui est un PMU », nous dirions « café du commerce ». Il rejoint ensuite son groupe pour, avant d’entrer dans le vif du sujet, s’assurer qu’on a bien les bases. Vous devinez la suite ? « Basique » fait juste exploser Forest National ! Et ça, ça faisait longtemps, nous diront plus tard des habitants du quartier… Parce que oui, comme il le souligne, il a un groupe, aussi étonnant que cela puisse paraître (à certains) quand on fait du rap. Soit un batteur et trois « machinistes » parmi lesquels Skread, le fidèle metteur en sons. Efficace. Chirurgical.
Alors on n’a peut-être pas les bases mais on sent bien les basses. Et quand on dit « bien », c’est bien : le son, une fois n’est pas coutume dans l’arène forestoise, est particulièrement bon, à la hauteur du travail sur les éclairages. L’inverse aurait assurément gâché une partie de la fête, et en tout cas nettement diminué le plaisir de réentendre quelques-uns des textes du Normand. Au risque de se répéter : Orelsan a une plume acérée, acide parfois, et son interprétation ajoute encore au poids des mots. Ceux de « Notes pour trop tard », du terrible « Suicide social », de « Tout va bien » (« Il y a des enfants dans la salle », demande-t-il ?) ou de « Défaite de famille ».
Heureusement, ce n’est pas que ça, l’écriture du triple vainqueur des récentes Victoires de la musique. Elle distille de l’émotion, avec « Le chant des sirènes » ou « La Terre est ronde ». Sa touche d’humour rallie elle aussi tout le monde. Ce vendredi, elle est encore soulignée par l’apparition de Mamy, par écran interposé, juste après « Défaite de famille ». Mignon et bien rigolo. « Je ne vous entends pas », fait la grand maman. Le public hausse le ton. « Je ne vous entends VRAIMENT pas ! »
Nous par contre, on a tout bien entendu ! Y compris le retour de « Basique », en fin de set pour une deuxième couche, façon glaçage sur le gâteau. Quelle fête, mes aïeux !
Didier Stiers
Setlist : San – Basique – Différent – Jimmy punchline – Courez courez ! – Zone – Dans ma ville on traîne – Paradis – Tout va bien – Bonne meuf – Christophe – Défaite de famille – J’essaie j’essaie – Quand est-ce que ça s’arrête – Suicide social – Raelsan – Stupide ! Stupide ! Stupide ! – A l’heure où j’me couche – Notes pour trop tard. Rappels : Le chant des sirènes – La pluie – La Terre est ronde – Basique – La fête est finie.
Prochaines dates belges : le 7 juillet aux Ardentes et le 16 août au Brussels Summer festival.