Commençons par le coup d’œil aux prévisions de l’IRM : plus ou moins grand beau temps, devrait se maintenir jusque dimanche. L’expérience vécue à Dour en 2012, soit quatre jours passés sous la pluie dans un océan de boue, ne sera donc pas renouvelée et peut être rangée au rayon des souvenirs !
Après ce rappel météo, place aux vraies réjouissances. Musicales, dans ce «souk», ce «grand marché aux puces des musiques actuelles», comme le résume Jacques De Pierpont dans In the mud for love, le documentaire d’Alexis Magand. Ces réjouissances seront notamment le fait d’artistes qui ont écrit un peu de l’histoire de Dour, comme Amon Tobin, Devendra Banhart, Piano Club, Mass Hysteria, Tryo ou les rappeurs du Wu-Tang Clan. A déguster aussi : le rock déjanté de Tomahawk (parce qu’il n’y a pas un Dour sans Mike Patton), ou la pop inventive des garçons de BRNS qui comptent parmi ceux de la scène belge que la France nous envie. Une scène belge, bien représentée à Dour, dont on retiendra aussi Veence Hanao. Le rap n’y a jamais été négligé par les programmateurs : Keny Arkana, Youssoupha, les décalés Odezenne et les Marseillais d’IAM en seront également!
Dour et son camping de la fin du monde. Ses festivaliers de la Quatrième dimension. Son car-wash converti en salle de douche à ciel ouvert. Son bar dans le Petit Bois. Sa Cannibal Stage où le cheveu se mesure au kilomètre, mais où on ne manquera ni les imposants Amenra, ni les blacksabbathesques Kadavar. Ses scènes électro où l’on ferme trois fois plus tard que dans les festivals du nord du pays. Dour et sa profusion de scènes, d’ailleurs : à chacune une couleur musicale. S’y ajoutera cette année un huitième espace, le Dub Corner : samedi et dimanche, l’après-midi, un soundsystem y sera posé à même le sol, comme au Carnaval de Notting Hill.
Né en 89, le festival de Dour était alors plutôt le fait de «gamins du quartier qui voulaient organiser une grande fête près de chez eux», comme le raconte son créateur-aujourd’hui-ministre Carlo Di Antonio, dans le documentaire susmentionné. Auparavant, ces «gamins» s’étaient engagés à défendre un terril dans lequel d’aucuns voyaient une réserve naturelle. L’engagement est resté: encouragement au covoiturage (les 250 premières voitures occupées par 4 passagers minimum à arriver sur place auront accès à un parking proche de l’entrée), sensibilisation et prévention (drogue, sexe…), tri et recyclage.
Et pour ces 25 ans, il y aura du gâteau ? Une surprise… C’est en tout cas ce que ces mêmes organisateurs ont suggéré lors de la conférence de presse de présentation. Les supputations ont donc été bon train, donnant lieu à quelques rumeurs. On verrait ainsi le Grand Jojo débarquer le jour de la Fête Nationale… Notez, depuis Rémy Bricka invité en 2002 et 2003, ça n’aurait rien d’étonnant. Pas de Daft Punk par contre, et ce pour trois raisons a fait savoir Alex Stevens, le programmateur. Un: ils ne tournent pas. Deux: c’est trop cher. Trois, et là, c’est imparable: le festival n’a pas besoin d’une tête d’affiche hors de prix pour faire parler de lui!
DIDIER STIERS
Et à part les stars ? Le parti-pris de nos playlist des festivals cet été : plein feu sur ceux qui se produisent souvent dans l’ombre des têtes d’affiche. Notre ligne du temps des festivals.